Et toute la vie devant nous

Et toute la vie devant nous se déroule sur une quarantaine d’années et débute par la rencontre de trois enfants lors du déménagement du narrateur en banlieue pavillonnaire avec ses parents. Voisins, scolarisés ensemble, Paul, Sarah et Alex vont vite être inséparables malgré leurs différences, liant une amitié intense qui deviendra indéfectible après un drame qui les bouleversera profondément. Paul et Sarah alternent la narration et se racontent quand Alex est de son côté le personnage le plus électron-libre de ce trio, à la présence épisodique au fil du roman. Les années passant, les enfants deviennent adolescents, Sarah sera marquée à vie par une expérience qui la fera entrer beaucoup trop tôt dans l’âge adulte. Chacun évoluera différemment, toujours en gardant un œil sur les autres, de près ou de loin, tentant d’échapper à ses démons et à une forme de déterminisme social qui les poursuit. Paul devient écrivain à succès, sortant de la classe moyenne dans laquelle tous les trois ont grandi, tour à tour admiré et rejeté par ses proches qu’il raconte toujours un peu dans ses romans, avec ou sans leur consentement. Sarah en épouse un autre, pensant échapper au sort de ses parents, tout en rejouant inconsciemment une partition qu’elle connaît par cœur, et Alex vit une vie d’artiste torturé, ne partageant plus grand-chose avec ses amis. Olivier Adam infuse dans son roman une intensité émotionnelle particulière, touchant toutes les strates qui nous composent, des adolescents que nous étions aux adultes que nous sommes devenus. On revit aussi, avec ses personnages, nos questionnements intimes, nos erreurs et nos errements. Un roman presque comme un roman social mais surtout une histoire de vies ordinaires, une ode à l’amitié qui à la saveur de ces lectures intemporelles qui marquent.