Littérature française

Anne-Laure Bondoux

Valentine

illustration

Chronique de Frédérique Franco

Librairie Le Goût des mots (Mortagne-au-Perche)

Quand plus rien ne va, Valentine part trouver refuge dans sa maison d’enfance. Sa vie pourrait bien s’en trouver changée à jamais. On la suit dans son parcours à la fois émouvant et drôle. Vive Valentine !

À l’aube de la cinquantaine, Valentine est à un moment charnière de sa vie. Ses enfants sont étudiants et son mari l’a quittée pour une femme plus jeune. Ce dernier avait eu la bonne idée de dénicher leur charmant appartement parisien à la faveur d’un habile opportunisme politique mais Valentine va sans doute devoir le quitter rapidement. Professionnellement non plus, ce n’est pas l’épanouissement espéré. Valentine a pour mission la rédaction d’un documentaire pour ados et le sujet de la pilosité ou de la sexualité des jeunes ne l’inspire guère. Dans ce contexte, elle part se réfugier à la campagne, dans la maison dans laquelle elle a grandi. Son frère Fred la rejoint. Il ne se porte guère mieux qu’elle, inondé de ses propres soucis de couple. Tous deux s’installent pour quelques jours dans la maison de leur enfance où ils retrouvent le chat Léon, très présent, ainsi que les lieux de leurs souvenirs (le jardin, la cabane). Mais ce retour est plus source de questions que de réponses. Il y a notamment le mystère de la photo gribouillée. En ressortant un carton de photos de classe, Valentine découvre une silhouette brouillée au marqueur noir. Au même moment, son frère lui apprend sa récente découverte : leur père aurait eu une autre fille qui pourrait bien être la silhouette masquée des photos. Dans cette histoire à la fois rythmée, sensible et pleine de mystères, Valentine va savoir rebondir, mais de façon complètement inattendue. C’est son cheminement que l’on suit, au gré de ses rencontres, de ses découvertes, et de la belle relation qui l’unit désormais à son frère. En refermant ce livre tendre et plein d’humour, on a très envie de rencontrer Valentine, personnage attachant qui ne nous quitte plus, et on risque bien de porter sur les chats un regard étonné !

Les autres chroniques du libraire