Littérature étrangère

Antonio Pennacchi

Mammouth

Chronique de Emmanuelle George

Librairie Gwalarn (Lannion)

Celui que l’on surnomme l’écrivain-ouvrier prétend ne savoir que raconter des histoires vraies et affirme que « le rôle de l’auteur ce n’est pas d’inventer la réalité mais de donner la possibilité de regarder la réalité d’un autre point de vue. » Ici le point de vue, c’est évidemment celui de l’ouvrier Pennacchi qui a travaillé pendant plus de trente ans en usine et qui, licencié à 50 ans, a poursuivi des études à l’université grâce à ses allocations chômage. Ici la réalité, c’est celle d’une usine (l’usine de câbles Supercavi) et de ses ouvriers. Le tableau du monde ouvrier ici brossé, est cocasse et fraternel. Leader syndical fort en gueule, Benassa, le héros, en a sous la casquette, mais il en a aussi ras-le-bol. Excellent orateur, il passe de la seconde à la cinquième, comme un petit bolide. À son compteur : trop de manifs, de grèves, de réunions syndicales, de réveils décalés, de désillusions… mais aussi beaucoup de coups de griffe comme de coups de cœur, pas mal d’humour, de charisme, de fines négociations.

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