Une reine sans royaume

Alger, 23 mai 1917. Une femme mourante prend la plume pour raconter le moment qui marqua le plus son existence : son séjour à Tunis au printemps 1907. Cette femme fut la dernière reine de Madagascar, Ranavolana III. Utilisant la forme du journal, des confessions, elle mêle les souvenirs de son île natale qu’elle a été contrainte de fuir aux odeurs enivrantes qu’elle aimait profondément, souligne l’attachement qu’elle voue à son peuple et sa gratitude pour les terres qui l’ont accueillie. Cette année 1907 à Tunis fut essentielle car la reine y rencontra des femmes extraordinaires, notamment grâce aux salons littéraires organisés par la princesse égyptienne Nazli. Orientalisme, théâtre, littérature, place des femmes dans la société, tous les sujets étaient abordés et la reine déchue y trouva une respiration et une forme de liberté. C’est le témoignage romancé d’une femme vénérée puis oubliée dont le destin fut mêlé à une période d’immenses bouleversements.