Littérature française

Aurélien Delsaux

Requiem pour la classe moyenne

photo libraire

Chronique de Stéphanie Hanet

Librairie Coiffard (Nantes)

Quand on est médecin, père de deux adolescents dont la racine latine des prénoms signifie « joie » et « chance », qu’on est marié, qu’on vit dans un bel appartement à Lyon et qu’on revient en voiture d’un séjour breton en famille comme Étienne Baron, on peut être satisfait de la route parcourue. Étienne est fatigué mais empli d’un mélange de sérénité et de confiance tandis qu’il franchit le dernier péage. Plus que sept minutes avant d’arriver enfin. Et puis, soudain, la présentatrice radio interrompt le programme pour annoncer la mort de Jean-Jacques Goldman. Quelque chose à l’intérieur d’Étienne s’effondre, silencieusement. La disparition de l’idole de son adolescence marque la fin d’une histoire – « une histoire liée à mon enfance, à mon milieu d’origine, village et famille, à tous les miens ». Ce n’est pas un chœur qui entame ce requiem, c’est un homme de 45 ans qui oscille entre autodérision et vague à l’âme, qui se réveille, qui s’éveille même, peut-être ?