Jeunesse

Lisa Maxwell

Le Dernier Magicien

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photo libraire

Chronique de Gwendal Oulés

Librairie Récréalivres (Le Mans)

Alors que paraît en octobre aux États-Unis le préquel très attendu de Lisa Maxwell, The Devil Thief, les éditions Casterman traduisent les copieuses 646 pages de son Dernier Magicien. L’occasion de découvrir son immense talent.

La dédicace qui ouvre ce premier tome met d’emblée les pendules à l’heure : « Pour Harry, qui est à lui seul la preuve que la magie existe ». Lisa Maxwell paye sa dette. Pourtant, après avoir terminé L’Ars Arcana, force est de constater que l’auteure ne se contente pas de jouer les suiveuses ou les admiratrices béates. Les aventures d’Esta et de Harte marquent immédiatement les esprits et témoignent d’une vigoureuse originalité. C’est d’ailleurs plutôt du côté du cinéma que Le Dernier Magicien puise ses références, quelque part entre Le Prestige de Christopher Nolan et Gangs of New York de Martin Scorsese. Lisa Maxwell imagine sur deux époques un quartier de Manhattan devenu à la fois un refuge et une prison pour les magiciens exilés. Ce territoire, en butte à des luttes de pouvoirs, est administré par une société secrète, l’Ordre, déterminée à supprimer les Mages dans une traque sans merci. Esta, jeune magicienne ayant le pouvoir de se déplacer dans le temps, est missionnée pour intégrer l’équipe d’un casse et subtiliser un précieux artefact censé permettre de libérer le peuple des magiciens. Elle croisera notamment sur sa route Harte, qui a dissimulé sa véritable nature sous les traits d’un amuseur de music-hall. L’auteure multiplie autour de ce couple improbable une foule de personnages remarquablement campés et développe un entrelacs d’intrigues en chausse-trappes. Le Manhattan de 1902 est décrit avec beaucoup de brio et sans temps morts. Souhaitons que Casterman ait l’heureuse idée de faire découvrir le reste du travail de cet auteure sur laquelle il faut déjà compter.

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