À travers les portraits de deux médecins séparés par les siècles, c’est l’histoire de la médecine que déroule Fleur et sang, une histoire truffée de secrets, d’intrigues et de tabous.

Chez les Delatour, on est chirurgien de père en fils depuis des générations. Si la tradition perdure, la science du corps et les techniques médicales évoluent, comme les histoires entrelacées de maître Urbain Delatour et du docteur Étienne Delatour l’illustrent parfaitement. Sous Louis XIV, un chirurgien de campagne très estimé de son suzerain et par l’ensemble de la communauté, tâche d’enseigner les rudiments de la médecine à son fils, au départ plutôt réticent. L’admiration que l’enfant porte à son père grandira en même temps qu’il découvre l’étrange pouvoir que celui-ci exerce sur la fille du seigneur qui, sous l’influence de cette dernière, va peu à peu cesser de tyranniser son peuple. Pourtant, le jeune Delatour s’inquiète : son père aurait-il perdu le sens des réalités en l’absence prolongée du seigneur local ? De nos jours, un jeune et brillant chirurgien est nommé à la tête d’un service de cardiologie parisien réputé. Jalousé par ses pairs, on le soupçonne d’avoir intrigué pour obtenir le poste. Et de fait, il fréquente la fille unique du directeur de l’établissement, qui entretient par ailleurs une relation des plus ambiguë avec son père. À la mort de celui-ci, le scandale éclate, menaçant cette fois dangereusement la carrière d’Étienne Delatour. L’Histoire ne ferait-elle que se répéter ? Une femme boiteuse, un homme tout-puissant, un chirurgien ambitieux et le mystère qui entoure ces trois personnages serait-il le même, malgré les siècles ? François Vallejo prouve une fois de plus son immense talent de conteur et son habileté à manier notre langue. En bon chirurgien des mots, il sait insuffler vie, passion et épaisseur à ses personnages, avec cette subtile pointe d’ironie qui fait depuis toujours le charme de son écriture.