Littérature française

Lisa Balavoine

Ceux qui s'aiment se laissent partir

Chronique de Marguerite Martin

Librairie Terre des livres (Lyon)

Qu’on ne s’y trompe pas, ce n’est pas un livre de deuil : c’est un double portrait en fresque chamarrée. Celui du déclin tragique d’une mère exaltée et la trajectoire chaotique de sa fille, devenue femme, enfin arrimée à la vie, réconciliée par le brûlant travail de mémoire. Elle murmure à nos oreilles, par séquences cinématographiques, ce qu’elle pense connaître de sa mère tout juste décédée. Elle revient sur son enfance eighties haute en couleur aux côtés de cette maman solo excentrique, ivre de liberté et sur la dégradation progressive de leur lien. Mère à son tour, de filles, elle secoue nos transmissions maternelles. L’émotion affleure au détour de joies tenaces comme de hautes solitudes. Le ton est juste, empli de douceur. La sincérité qui imprègne le récit ne peut que nous atteindre. Nous refermons l’ouvrage avec cette conviction : l’amour culmine, répare – il ancre ceux qui restent et permet de laisser partir ceux qui meurent.