Jeunesse

Didier Lévy

Popopipo

illustration

Chronique de Léonie Desbois

Librairie Le Bel Aujourd'hui (Tréguier)

« La vérité sort toujours de la bouche des enfants », mais est-ce la vérité ? Non. L’enfant ment pour différentes raisons : faire une blague, plaire et impressionner l’entourage, éviter la réprimande lorsqu’il a commis une bêtise… En mentant, l’enfant peut avoir l’espoir que son action puisse disparaître « comme par magie ».

C’est d’ailleurs de cet espoir que traite le livre Popopipo, tissu de mensonges. Cet album de Didier Lévy et Jean-Baptiste Bourgois est un beau portrait sur le mensonge. L’histoire commence par un petit accident. Clovis casse l’hippopotame en porcelaine de sa maman. Bien embêté, il le cache dans son mouchoir. Il fait semblant de ne rien savoir. Ce livre part d’une situation quotidienne. Il montre tout le poids que va prendre ce premier mensonge et ce qui se passe quand on continue à mentir. L’un des points forts du livre est son illustration efficace. La couleur est utilisée uniquement pour le mouchoir qui grandit selon les mensonges. Dès lors, la couleur prend de plus en plus de place au sein de l’histoire.

En parallèle, Le Mensonge de Catherine Grive et Frédérique Bertrand, use d’un principe similaire. Une petite fille dit un mensonge pour plaire à sa famille lors d’un repas. Elle voit bien que son mensonge la suit. Au début, elle arrive à s’en débarrasser, puis celui-ci envahit sa vie. Il prend la forme d’une grande bulle rouge qui grossit et grossit jusqu’à ce que le mensonge éclate.

Ces deux albums sont bien réalisés et permettent aux grands enfants de parler de mensonges. Il vaut mieux une vérité libératrice qu’un bobard lourd à porter.

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