Polar

Jef

Balles perdues

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photo libraire

Chronique de François-Jean Goudeau

Etablissement Scolaire ESTHUA - Université d'Angers (Angers)

« Ça vous a plu hein ? Vous en demandez encore ? Eh bien, écoutez l’histoire de Bonnie and Clyde… » Enfin pas vraiment celle-ci, même si ces Balles perdues y ressemblent furieusement. Le topo ? Il est simple. Nous sommes en 1932 aux États-Unis – Illinois, Arizona, puis Californie. Roy Nash a pris pour perpète. Sauf que le big boss, un certain Al Capone, a besoin de lui pour venger son petit-neveu, Santo, assassiné par trois mecs qui auraient mieux fait de ne pas s’inviter dans le gang. Roy, devenu Parker entre-temps, sort donc prématurément de sa prison, aidé par des flics véreux (ils sont légion dans ce polar) pour aller buter la vermine dans un Los Angeles délétère, plombé, pollué par les humeurs et les horreurs des hommes. Sa motivation : retrouver Lena Dorsey, sa blonde, embarquée par l’un des trois traîtres en cavale. C’est le seul leitmotiv de cet homme déjà brisé, dans la pure tradition du roman noir de gangsters. Bordels, mafia, Prohibition, fusillades à répétition, combats de boxe, police et hommes politiques corrompus, drame final et fatal. Tous les ingrédients sont là pour un bon moment de lecture. Bon moment que l’on doit à Walter Hill, réalisateur, scénariste et producteur américain (48 heures, Alien, Le Huitième Passager) et surtout à Matz (auteur de l’excellente série Le Tueur chez Casterman, dessinée par Luc Jacamon), qui lui a demandé d’exhumer l’une de ses nombreuses histoires en sommeil. Les mitraillettes reviennent à l’attaque. Sortez le pop-corn !

 

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