Littérature étrangère

Alejandro Palomas

Une mère

photo libraire

Chronique de Véronique Bagarry

Librairie Points communs (Villejuif)

Barcelone, 31 décembre. Fernando et sa mère s’affairent à préparer le repas. La mère, récemment divorcée, réalise un de ses rêves : réunir ses trois enfants et son frère pour la saint Sylvestre.

À travers Fernando, nous faisons la connaissance d’Amalia, la mère, son incroyable sens de l’humour, son côté décalé, sa fraîcheur et son insondable maladresse. Une mère qui n’est pas parfaite mais particulièrement vivante et attachante. Les chapitres alternent retours en arrière et déroulement du dîner. Nous apprenons petit à petit à faire connaissance avec les différents personnages, leurs parcours, leurs relations avec les membres de la famille. Au fil des pages, les blessures commencent à poindre, les masques tombent, les révélations se succèdent et viennent s’échouer « les vestiges de différents naufrages, avec leurs malles pleines d’intimités et de bouteilles à la mer, ainsi que tous leurs rescapés ». La famille qui se dessine dans ce roman est attendrissante, infiniment humaine, pleine de souffrances, de non-dits, de secrets, qui vont être révélés au cours du repas. Ce roman parfois drôle, n’est pas léger pour autant. L’auteur aborde nombre de sujets difficiles et même tabous. Un roman à la fois déjanté et incroyablement touchant qui arrive à merveille à lier humour et émotion. On passe du rire aux larmes en découvrant cette famille atypique que l’on n’est pas près d’oublier.

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