Chronique Souvenirs de la marée basse de Chantal Thomas

- Chantal Thomas
- Coll. «Fiction & Cie»
- Seuil
- 17/08/2017
- 212 p., 18 €
16 libraire(s)
- Geneviève Gimeno de Maupetit (Marseille)
- Nathalie Claudel de La Compagnie des livres (Vernon)
- Céline Gangneux de Murmure des mots (Brignais)
- Christine Lemoine de Violette and co (Paris)
- Béatrice Putégnat
- Philippe Poulain de L'Atelier (Paris)
- Aurélie Janssens de Page et Plume (Limoges)
- Isabelle Theillet de Les Libraires Volants (Paris)
- Lydie Baillie de Aux lettres de mon moulin (Nîmes)
- Magali Mohamed de Le Pain des rêves (Saint-Brieuc)
- Eva Brayet de municipale de Wissous (Wissous)
- Charlyne Drouhard de Lulu (Mornant)
- Anaïs Ballin de Les mots et les choses (Boulogne-Billancourt)
- Valérie Schopp de L'Arbre à mots (Rochefort)
- Audrey Andriot de Jonas (Paris)
- Manon Tézier de Masséna (Nice)
Murielle Gobert-Bacha Librairie Passerelles (Vienne)
Chantal Thomas nous emmène à la plage sur les traces de son enfance océanique, entre l’évocation de ses souvenirs et la fascination pour une mère fantasque. Elle mêle, dans une grande justesse de ton, nostalgie et sensualité.
Deuxième sélection du Prix Médicis 2017
Deuxième sélection du Prix du Style 2017
Hommages à la mer et à la mère, ces Souvenirs de la marée basse nous invitent à une promenade, en quelques chapitres iodés, dans un paysage changeant comme la plage selon les marées, instable comme le sable mouillé et l’humeur de Jackie, mère de l’auteure, reine du crawl en pleine mer et adepte de l’art rythmé de la nage. Petite, elle plongea spontanément dans le Grand Canal de Versailles avant d’en être délogée par le jardinier du Château, puis elle enchaîna toute sa vie les longueurs, comme seule direction possible pour échapper à une existence trop restreinte. Se marier, avoir une fille, puis devenir une jeune veuve ne changea rien : elle continua de nager, sans cesse, jusqu’à l’obsession, pour fuir son quotidien de femme au foyer, astreindre son corps et libérer son esprit, et Chantal grandit dans la contemplation de ces allées et venues, observant cette discipline répétitive qui fut la seule ligne de conduite que sa mère observât dans une vie exempte de tout système et qui eut le mérite, si elle ne lui fournit aucun cadre, de n’imposer aucune routine. L’auteure esquisse avec une netteté lumineuse le tableau de cette enfance sur le bord de mer, cette contrée imprégnée d’imaginaire où les rencontres avec les autres enfants, ceux « venus d’ailleurs », se font et se défont avec la même facilité oublieuse, et où le savoir instinctif de l’eau tient lieu d’apprentissage de la vie, de son caractère mobile et inconstant, et sans doute de la désobéissance, qualité essentielle d’un écrivain en devenir. Un texte émouvant comme une déclaration d’amour voilée, ancrée dans un passé révolu, mais dont la puissance naturelle, élégante, écarte à la lecture toute tentation de tristesse, et qui nous laisse comme un plongeon dans l’eau la sensation d’une insaisissable liberté.