Polar

Sébastien Rutes

Pas de littérature !

photo libraire

Chronique de Renaud Layet

Librairie Série B (Toulouse)

« Pas de littérature, pas de psychologie, de l’action et la réalité, rien que la réalité. » Telles sont les instructions données par le tyrannique directeur de la « Série noire » à ses traducteurs. Sauf qu’à force de fréquenter les bistrots plus ou moins louches pour peaufiner l’argot de truand parisien que parlent les gangsters américains dans la « réalité » de la collection, l’un d’eux va se voir forcé de retrouver un écrivain chargé de rédiger les Mémoires d’un caïd de la pègre. L’occasion pour Sébastien Rutés de nous promener dans ce Paris de 1950 pas encore véritablement passé dans l’après-guerre. On s’y inquiète plus de réécrire le passé que d’écrire de la grande littérature. Mais si les supposées attentes du public dictent les contraintes éditoriales, le roman de gare rend coup pour coup en infusant l’époque de sa vision du Nouveau Monde. Son approche de la dualité fiction/réalité n’est pas le moindre des nombreux atouts de ce roman aussi amusant qu’érudit.

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