Littérature étrangère

Andrea Camilleri

L’Opéra de Vigàta

photo libraire

Chronique de Renaud Layet

Librairie Série B (Toulouse)

S’il délaisse à nouveau son commissaire fétiche, Camilleri n’abandonne pas pour autant sa chère Sicile : il nous ramène une fois de plus à Vigàta qui en cette fin de XIXe siècle attend avec impatience l’inauguration du nouveau théâtre de la ville. Enfin, pour certains de ses habitants, impatience n’est peut-être pas le mot juste ; le projet provoque des sentiments pour le moins contrastés parmi les drôles d’oiseaux qui peuplent cette charmante bourgade. Il ne faudra pas moins que la plume fleurie d’un Camilleri au meilleur de sa forme pour rendre justice au déferlement d’événements qui va embraser, parfois au sens propre, la pauvre Vigàta durant les quelques jours précédant la grande première. Multipliant les clins d’œils malicieux, les dialogues ubuesques et les situations picaresques, l’auteur se régale et cela se sent. Son enthousiasme et la folie douce ambiante gagnent peu à peu le lecteur qui aura eu la bonne idée de se laisser entraîner par cette véritable tornade littéraire.

illustration