Polar

Serge Quadruppani

Maldonnes

photo libraire

Chronique de Renaud Layet

Librairie Série B (Toulouse)

Quand on écrit des polars, avoir soi-même un passé quelque peu criminel, ça peut aider ! Mais les conséquences ne peuvent rester éternellement littéraires, comme va l’apprendre Antonin, qui pourrait être un double romanesque de Quadruppani. L’auteur prend en effet un malin plaisir à brouiller les frontières entre sa vie et son œuvre ! Usant d’une construction particulièrement ingénieuse, il nous replonge ponctuellement dans ces années 1970 chères au néo-polar, peuplées d’intellectuels anarchistes ayant choisi la voie du grand banditisme. Auteur français mais aussi traducteur des plus grands maîtres du noir italien, qui mieux que Quadruppani, ou son avatar, pouvait explorer cette époque charnière pour nos deux pays ? Mais, plus que ce passionnant aspect historique, c’est l’introspection intime et littéraire qui fait toute la puissance de ce roman, faisant de cet ouvrage l’une des œuvres les plus personnelles mais aussi les plus réussies de son auteur.

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