Polar

Éric Fouassier

Le Bureau des affaires occultes

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photo libraire

Chronique de Renaud Layet

Librairie Série B (Toulouse)

S’il est sans doute moins surexploité que la Londres victorienne, le Paris du XIXe siècle n’a pas grand-chose à lui envier pour accueillir des polars historiques, comme le prouve ici le spécialiste du genre Éric Fouassier.

Beaucoup s’étonnent que Valentin Verne, brillant jeune homme de bonne famille, se soit engagé dans la police, qui plus est aux Mœurs. Ce qu’ils ignorent, c’est que l’inspecteur Verne a des raisons très personnelles d’avoir rejoint ce service. Il a en effet une croisade à mener et cette place lui facilitera grandement la tâche. Alors, quand on le mute à la Sûreté, récemment orpheline de son légendaire fondateur Vidocq et plus ou moins reconvertie en police politique, on ne peut pas dire qu’il soit particulièrement ravi. Oui mais l’affaire, elle, est plus qu’intéressante : un apparent suicide absolument inexplicable au beau milieu d’une soirée mondaine. Voilà qui a de quoi aiguillonner sa curiosité ! Il va donc devoir naviguer dans ce Paris bouillonnant de la fin de l’année 1830, à peine sorti des bouleversements de Juillet mais encore loin d’en être totalement remis. Et comme si l’instabilité politique ne suffisait pas, il va rapidement soupçonner que ce crime pourrait être lié aux sciences occultes, ajoutant à la liste grandissante de ses suspects et ennemis les sociétés secrètes ésotériques aux cabales révolutionnaires. Il faudra alors se trouver des alliés pour équilibrer un peu la partie, mais heureusement pour lui, la Capitale ne manque pas d’hommes et de femmes aux compétences aussi discutables qu’inestimables. Et si la fondation effective du « Bureau des affaires occultes » qui donne son titre au roman intervient relativement tard, c’est qu’on peut supposer qu’il s’agit là seulement du premier tome d’une future série. Que ce soit en termes de cadre, dont la reconstitution est parfaitement réussie sans jamais alourdir le récit, ou de personnages, aux passés et aux caractères pour le moins intrigants, le potentiel est indéniablement là.