Littérature étrangère

Edyr Augusto

Nid de vipères

Chronique de Antoine Tracol

Librairie Au détour des mots (Tournon-sur-Rhône)

Oubliez la douceur des plages de sable fin du Brésil. Edyr Augusto nous fait entrer de plain-pied dans la noirceur d’un pays corrompu jusqu’à la moelle. L’intrigue se déroule à Castanhal, où une grosse huile du commerce de la drogue tabasse à mort le propriétaire d’une scierie, afin de le forcer à lui céder son affaire… non sans avoir préalablement violé sa femme sous le regard terrorisé de leurs enfants. Si Fred est parvenu à surmonter le traumatisme en partant s’installer à New York, Isabella, en revanche, prépare soigneusement sa vengeance. Le bourreau de ses parents est désormais gouverneur de la région. À force de manœuvre, elle a réussi à gagner sa confiance… Ceux qui ont déjà transpiré à la lecture des précédents romans d’Edyr Augusto, stupéfaits par la violence qui s’y déploie, seront surpris par le contraste. Même si certains passages sont gratinés, Nid de vipères est globalement moins brutal que ce à quoi nous avait habitués l’auteur. Ici, la violence se manifeste à travers la peinture d’une société corrompue et soumise à la loi du plus fort. La bande son du roman, composée spécialement pour les éditions Asphalte, est une vraie réussite. Remarquons aussi la qualité de la traduction de Diniz Galhos.

 

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