Essais

Mélanie Traversier

Le Journal d'une reine

photo libraire

Chronique de Caroline Clément

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Lorsque Marie-Caroline, sœur de Marie-Antoinette, exerce son métier de reine à la cour de Naples, elle tient un journal. Mélanie Traversier, historienne, nous livre l’intégralité de son diaire.

« Ce n’est ni une chronique allègre de la vie de cour, ni le conte piquant des intrigues politiques, ni une simple liste quotidiennement tenue », nous dit Mélanie Traversier, professeur agrégée d’Histoire et membre de l’Institut universitaire de France. Ses recherches, tournées vers l’Italie des Lumières, l’ont guidée vers une découverte documentaire surprenante et fortuite : un manuscrit que conservait un collectionneur privé américain, décrivant le voyage d’une reine en Italie, en 1785. Elle y reconnaît l’écriture de Marie-Caroline de Habsbourg-Lorraine, petite sœur méconnue de Marie-Antoinette et reine de Naples. Sa valeur est exceptionnelle et complète une archive que Mélanie Traversier étudie depuis huit ans. Marie-Caroline, exilée à la cour de Naples, « au cœur des tumultes de l’Italie des Lumières », tient son journal avec une régularité scrupuleuse, « sans doute pour discipliner ses propres affects », apprend-on. L’exercice quotidien est effectué en français, langue des élites européennes, et ponctué de libertés stylistiques. Rédigé de 1781 à 1785, le diaire est conforme aux termes de son époque. Il dit l’ennui, la morne vie de reine, mais aussi « ses activités, routines, humeurs ».

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