Littérature étrangère

Simon Worrall

Le Faussaire de Salt Lake City

Chronique de Anne Canoville

Librairie L'Astrolabe (Rennes)

Les histoires d’escroquerie à la contrefaçon prennent parfois des dimensions rocambolesques. Celle de Mark Hofmann en est un exemple retentissant. Élevé dans la foi mormone, c’est en fabriquant de faux documents pour nuire aux fondements de son Église qu’il deviendra faussaire de génie et finira par commettre deux meurtres à la bombe artisanale. Une existence digne d’un documentaire Netflix. Mais outre son aspect true crime, le sel du récit de Simon Worrall vient de son point de départ : l’achat, par le conservateur du fonds de la bibliothèque Jones d’Amhearst, d’un poème attribué à Emily Dickinson, puis son entêtement à faire la vérité sur son origine et dévoiler la supercherie. Nous suivons ce bibliothécaire-détective dans une enquête fourmillant d’informations sur l’authentification des manuscrits, l’expertise graphologique mais aussi le cynisme et les pratiques frauduleuses de l’une des plus grandes sociétés de vente aux enchères.

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