Littérature étrangère

Shiba Ryôtarô

Hideyoshi Seigneur singe

illustration
photo libraire

Chronique de Caroline Clément

()

Embrasser la vie de moine ou la fuir pour connaître le monde ; choisir la sagesse ou y renoncer pour assouvir sa soif d’aventure et servir son pays. Voici deux romans. Deux vies.

L’un est un enfant pauvre qui fait tout pour fuir le monastère qui l’héberge. L’autre est un jeune voyageur qui se donne toutes les peines du monde pour, un jour, pénétrer enfin dans le monastère de ses rêves. Si la première histoire se déroule au xvie siècle de notre ère au Japon, la seconde pourrait être atemporelle. Dans tous les cas, voici deux destins aux antipodes l’un de l’autre. Hideyoshi, dit le Singe, aiguillonné par l’ambition, est le héros d’un roman historique flamboyant. Samouraï, puis général, il deviendra, sous la plume de Shiba Ryôtarô, auteur du Dernier Shogun, le « Grand pacificateur » du Japon.
Yôkan, lui, est un « garçon sympathique qui en a fini avec ses études universitaires » et qui se lance corps et âme dans son apprentissage de moine zen. Dépourvu de toute aspiration d’ascension sociale et à mille lieux du destin mouvementé et aventureux de Tôkichi, Yôkan emprunte la voie de la sagesse. Auteur du Journal d’un apprenti moine zen, Satô raconte ici son histoire personnelle, depuis son entrée au monastère jusqu’à la rencontre du maître. Il décrit les temps de repos, les moments de jardinage ou de recueillement… Un quotidien aride, sévère, mais aussi exaltant, illustré de dessins emplis d’humour et de légèreté. Délectable.

Les autres chroniques du libraire