Plus on est de fous plus on s’aime de Jacky Durand va rejoindre ma bibliothèque des romans qui font du bien. Une ode à la nature, à la vie et à ses aléas mais surtout à l’amitié et à la paternité.

Joseph et Roger sont deux amis d’enfance qui ont une vie bien différente :  l’un est un ex-taulard qui faisait sauter les fourgons blindés ; l’autre un Parisien, un cadre brillant que la vie va malmener. Ces deux amis se retrouvent et partagent une maison perdue dans la forêt, entourés de quelques amis tout aussi paumés qu'eux. Lors d’un voyage dans leur vieux camion pour livrer du bois, ils s'arrêtent à la tombée de la nuit pour casser la croûte sur une aire d’autoroute. Une belle voiture noire arrive, se gare et attire leur attention. Mais elle repart aussitôt sur les chapeaux de roues en laissant derrière elle un panier en osier. Curieux, ils s’approchent et découvrent avec stupeur un bébé endormi. Avec le passé de Roger, il leur semble difficile de le déposer à la gendarmerie. De retour dans la petite maison forestière sans aucun confort moderne, ils décident d’aménager la maison et de garder le bébé, en toute illégalité bien sûr. Avec la complicité de leurs amis et de Julie, la fille de Roger, les deux hommes redécouvrent les plaisirs de la paternité, l’amour filial et vont devoir protéger ce petit bonhomme du passé de Roger qui menace encore l’ex-braqueur. Jacky Durand parsème son récit de cuisine, un élément que l’on retrouve régulièrement dans ses romans et notamment dans Les Recettes de la vie (Folio), un très joli texte sur la transmission père-fils, sur un métier qui est une passion : le plaisir quotidien du partage et qui soigne les tracas de la vie. Plus on est de fous plus on s’aime nous invite aussi à une agréable lecture, légère, avec une fine équipe de personnages atypiques et attachants qui nous emmènent très vite dans leurs histoires, dans leurs joies et leurs déceptions. Une belle parenthèse colorée et gourmande à partager sans modération.