Dans les années 1960, Cécile Desprairies a assisté toute son enfance aux réunions quotidiennes des femmes de sa famille dans l’appartement parental. Derrière les potins, l’enfant perçoit les relents nauséabonds d’une histoire sombre. Qui sont ces salauds sur lesquels Lucie, sa mère, crache son venin ? Qui est Friedrich, cet Alsacien pro-nazi, ce mort que Lucie vénère et à côté duquel le père de Cécile fait pâle figure ? L’auteure, historienne, spécialiste de la France sous l’Occupation, brosse le portrait troublant et terrifiant, parfois attachant d’une mère fantasque, tout entière tournée vers l’avènement du Troisième Reich, saluée par l’occupant pour son implication dans la propagande. Elle plonge bravement dans les abysses poisseux d’une famille de collabos qui a largement profité du régime nazi et a su, sous l’égide de Lucie, disparaître et faire peau neuve à la Libération. Un roman courageux et sans détours pour exorciser un pesant héritage.