Conscience écologique, abus de pouvoir, mensonge économique : tous les ingrédients d’un roman sociétal sont réunis dans Isla Negra. Jonas, un vieil homme solitaire vit au sommet d’une falaise depuis toujours et n’a nullement l’intention d’en partir avant que sa belle mort ne l’y oblige. Il n’ouvre même plus les lettres des huissiers, il a refusé les millions qu’on lui proposait pour quitter le terrain. Jonas veut rester dans son manoir qui se transforme de plus en plus en forteresse retranchée, lieu de toutes les convoitises, les jalousies, les railleries. Car en bas, au village, les clans se forment. Ceux qui sont prêts à tout pour l’expulser et les autres qui, à leur manière, le soutiennent. La couverture du roman est à l’image de l’ambiance qui s’en dégage : poétique et énigmatique. Isla Negra de Jean-Paul Delfino, auteur, entre autres, de L’Homme qui marche et d’Assassins ! (éditions Héloïse d’Ormesson), est une fable assez cruelle, miroir de nos sociétés de consommation.