Littérature française

Esther Teillard

Carnes

✒ Delphine Olivier-Auzie

(Librairie Le Pain de 4 livres, Yerres)

Carnes. Tout est dans le titre. Les violences faites aux femmes ont la peau dure. Qu’elles soient sexuelles (pornographie, viols, relations forcées avec des hommes plus âgés), psychologiques, sociales, raciales, ces violences font partie du quotidien de nombreuses femmes, y compris en France. La jeune narratrice de Carnes fuit Marseille, les sifflements malsains dans les rues, les regards de travers, pour suivre des études à l’école des beaux-arts de Cergy. Un milieu bourgeois que l’on pourrait penser protégé. La violence n’en est pas absente mais elle est tue, indicible et la honte prend une place importante. Le mal au féminin est omniprésent. Avec une langue crue, Esther Teillard, dans ce premier roman, brise un tabou et ose écrire et décrire cette violence perpétuelle qui, dans nos sociétés, ne devrait plus exister. Âme sensible s’abstenir : le texte prend aux tripes et on ne le lâche pas si facilement.

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