Littérature française

Stéphanie Chaillou

Alice ou le choix des armes

Chronique de Delphine Olivier-Auzie

Librairie Le Pain de 4 livres (Yerres)

Stress, dépression, burn-out… le travail occupe toujours plus de place dans nos vies. Comment réagir lorsqu’il tourne à l’obsession ? Que faire lorsqu’on atteint un point de non retour ?

Alice Delcourt parle, parle sans cesse, elle se raconte, décrit son calvaire et mène une introspection en se posant plus de questions qu’elle ne répond aux interrogations de l’inspecteur. Elle reste impassible, dans sa bulle. On part de rien. Des relations de travail ordinaires, ou qui semblent l’être. Jusqu’à la réflexion de trop, le regard de travers qui fait tout basculer. Alice refuse de croire qu’elle est victime d’un harcèlement, mais elle doit bien se rendre à l’évidence. L’attitude de son supérieur, Samuel Tison, n’est pas normale. Elle s’isole, elle se met en arrêt maladie afin que les choses se tassent. Autour d’elles, ses collègues nient un quelconque malaise. Elle se retrouve seule, en dépression. Alors, est-elle la meurtrière de Samuel Tison ? Ou son décès est-il le fruit d’une autre vengeance ? L’inspecteur réussira-t-il à démêler les nœuds de ce long monologue nourri par la détresse ? Avec une plume efficace, l’auteure nous plonge dans un monde sans pitié où la perversion règne en maître. Les frissons nous parcourent, tant on se met à la place d’Alice qui ne demandait qu’à effectuer son travail. L’empathie est de mise, mais sans pathos. Une intrigue rondement menée.

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