Littérature française

Nathalie Aumont

Consolation

photo libraire

Chronique de Jean-Luc Aubarbier

()

Faire son deuil a toujours quelque chose d’une épreuve longue et difficile. Nathalie Aumont assimile cette expérience à une sorte de chemin de vie, dont ce premier roman aux accents autobiographiques rend magnifiquement compte. Lorsque, au sein d’une famille aimante et unie, Frédéric, plus jeune des trois enfants, meurt dans un accident de la route à l’âge de 18 ans, rien ne pourra plus être comme avant. Jamais ! La mère se perd dans la douleur, transforme la maison en cénotaphe, cultive le souvenir, confond le culte religieux et celui du disparu. Le père, malgré sa force d’âme, cherche des réponses dans le ciel en devenant pilote, comme son fils, et dans la métaphysique en se lançant en quête d’un absolu dont il doute. La sœur aînée, la narratrice, se montre incapable de se départir de son sentiment de culpabilité pour avoir ri et dansé, pendant que son frère s’éteignait, sans qu’elle n’en sache rien. Avec son cadet, elle effectue le voyage à Bénarès, la ville des morts. Le calendrier des fêtes est bouleversé, peuplé de fantômes, car l’absent pèse de tout son poids sur les vivants. Il faudra se reconstruire autour du vide, jusqu’à la naissance des petits-enfants, porteurs d’espoir et de continuité.

illustration