Littérature française

François Sureau

Un an dans la forêt

Chronique de Nicolas Mouton

Librairie Le Presse papier (Argenteuil)

Ce bref récit, dont le titre est frère d’Une nuit dans la forêt de Blaise Cendrars (1929), est une splendeur, tant par son écriture, noble et souveraine, que par l’intensité de son propos. Avocat ami des poètes, écrivain et, ne craignons pas l’oxymore, jeune académicien, François Sureau se plonge dans une songerie spirituelle où la forêt est le lieu des fantasmes et des fraternités. Il se peint sous l’uniforme, en 1978, la tête pleine de livres, dans des Ardennes traînant après elles les souvenirs de 1870, 1914 et 1940 (Gracq). Ces pèlerinages le mènent à un épisode de la vie de Cendrars qui, en 1938 vécut avec une mirobolante aventurière, Élisabeth Prévost, la passion même. « Si je n’étais pas venu les chercher, j’ai trouvé dans ces forêts un adoucissement aux rigueurs des lois qui gouvernent nos vies. » Ce n'est pas tant l’anecdote secrète que la quête du double qui mène ce récit. « C’est une ombre plus réconfortante que bien des lumières. »

illustration