Littérature française

Jean-Hubert Gailliot

Le Pickpocket des Champs-Élysées

Chronique de Nicolas Mouton

Librairie Le Presse papier (Argenteuil)

La lecture est une usine à fantasmes, d’accouplements magiques dans notre bibliothèque intérieure, où s’accumulent souvent sans ordre romans, films, chansons, objets d’une autre époque. Tout le charme de Jean-Hubert Gailliot est de savoir les mêler en intrigues évidentes d’apparence, ingénieuses dans l’art. Ainsi Le Pickpocket des Champs-Élysées semble-t-il être le fils de Robert Bresson et de La Femme infidèle de Chabrol. Nous sommes en juillet 1969. Skip exerce son art en esthète sur la plus belle avenue du monde, où il vient de subtiliser une bague de fiançailles. France-Soir du lendemain, une récompense promise, et voilà que deux mondes se rencontrent, se mêlent : la grande bourgeoisie et les débrouillards. Tout est vif, noir, délicieux, nostalgique : Molyneux (Drôle de drame), sa fille Alice (Lewis Carroll), Katerine, la reine du non-dit, les cafés enfuis… 2023 a fait les poches au Paris d’hier : le roman, c’est l’art du passe-passe.

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