Essais

Julia Kristeva

Dostoïevski

photo libraire

Chronique de Lyonel Sasso

Librairie Dialogues (Morlaix)

Ce qui est beau et terrible à la fois, dans le livre de Julia Kristeva, c’est cette quête brûlante, ce désir de poursuivre la conversation avec le verbe dostoïevskien. Kristeva étudie les textes de l’auteur russe par le prisme de l’analyse linguistique et psychanalytique. Cela donne un écrit d’éclat et éclaté, comme une suite de rhizomes deleuziens. L’intérêt de ces fragments et autres pulsions d’analyse, c’est de rendre actuel l’univers dostoïevskien. Univers sans grand sens, personnages doubles, femmes révoltées ou bafouées et oppression carcérale hantent sa création. Dostoïevski a toujours travaillé sa lucidité. Et cette vision sans fard de l’humain ne se pétrifie pas, comme ne se pétrifie pas la collision avec la mort. Kristeva démontre bien que les re-naissances qui constituent la fantasmagorie de l’auteur offrent aux lecteurs et lectrices de grands chemins de connaissances. Julia Kristeva fait coexister deux formes du chaos afin d’établir une connexion, une poursuite de la conversation avec cet immense créateur qui a accompagné toute sa vie.

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