Essais

Yanagi Sôetsu

Beauté du mingei

photo libraire

Chronique de Lyonel Sasso

Librairie Dialogues (Morlaix)

Longtemps Yanagi Sôetsu se posa cette question: « Pourquoi le quotidien ne partagerait-il pas son essence avec le divin? ». Ce diplômé de philosophie essaya de rendre ses questionnements les plus humbles qui soient. C’est la vertu cardinale du Mingei. Rendre une chose simple, belle et infinie. Grâce à sa connivence avec le potier Bernard Leach, Sôetsu développe tout une réflexion sur les arts populaires. Le banal revêt pour lui l’habit de l’immensité. Qu’est-ce que le Mingei ? C’est la supériorité de l’artisanat. Un bol tout simple, une serrure de porte ou un crochet de crémaillère sont les produits d’un esprit humble. Les ennemis du Mingei sont la vanité et le luxe. Ce qui transpire de cette vision, également, c’est une approche traditionnelle de la culture et du legs. À travers un objet et sa préservation, c’est le respect d’un défunt que l’on honore. L’ancien a encore des choses à nous apporter. Le produit d’antan continue d’être présent pour servir. L’art du Mingei se métamorphose alors comme une résistance au temps.

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