Littérature étrangère

Hisham Matar

Un mois à Sienne

Chronique de Aurélie Baudrier

Librairie L'Insomnie (Décines-Charpieu)

Depuis l’âge de 19 ans, Hisham Matar se rend presque quotidiennement à la National Gallery de Londres. Il reste des mois à contempler la même peinture, puis passe à une autre lorsque son intérêt s’est épuisé. Cet exercice de concentration l’aide à traverser l’épreuve de sa vie : la disparition de son père, un dissident politique libyen enlevé au Caire et emprisonné dans les geôles de Kadhafi. Après des années passées à sa recherche, puis à relater cette quête dans le bouleversant La Terre qui les sépare, Hisham Matar décide de partir à Sienne. Il est fasciné par la peinture de l’école siennoise. Parcourir les ruelles sinueuses, explorer chaque jour les limites de la ville, rencontrer ses habitants, contempler les peintures de ses musées, vont agir comme un onguent. L’écrivain va trouver dans cette ville quelque chose qu’il cherchait depuis longtemps, une façon « d’être au bon endroit et au bon moment ». Il signe un texte magistral, illustré de reproduction des œuvres évoquées, qui questionne le pouvoir de l’art et sonne comme une forme d’acceptation.

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