Quel premier roman, original, plein de fantaisie et de charme ! Medhi Ouraoui nous enchante de sa plume tendre et virevoltante. Mehdi, le personnage principal du livre, est professeur de lettres et de latin au célèbre lycée Henri IV. Un jour, dans le bus 96, il rencontre Rachid Taha. Sauf que le chanteur de raï est mort depuis trois mois, treize jours et huit heures. Le fantôme commence à suivre l'enseignant partout. Tel un génie, il apparaît et disparaît au contact d'une sacoche. Rachid Taha demande à Mehdi d'annoncer sa résurrection au monde et, en échange, il exaucera le vœu de son choix. Ce dernier lui demande un manuscrit disparu, « La Consolation », écrit par Cicéron à la mort de sa fille. Le roman se présente comme un journal dans lequel Medhi raconte sa vie, ses souvenirs et ses conversations avec l'artiste. Mais il parle avant tout d'un rêve brisé, celui d'une France égalitaire où chacun aurait sa place. Au début drôle et fou, le récit prend peu à peu de la profondeur jusqu'au dénouement final qui émeut et illumine tout le roman.