Polar

Elena Alexieva

Le Prix Nobel

photo libraire

Chronique de Christophe Gilquin

Librairie L'Atelier (Paris)

Auteure confirmée en Bulgarie, Elena Alexieva a du talent à revendre. On le découvre aujourd’hui grâce à la parution du Prix Nobel, un polar singulier et parfaitement maitrisé.

Quand un prix Nobel de littérature est enlevé sur son territoire, la Bulgarie se doit de tout mettre en œuvre pour le retrouver et arrêter ses ravisseurs. Il y va de son honneur aux yeux du monde entier. Dès lors, on comprend mal pourquoi l’affaire est confiée à Vanda Belovska, inspecteur de police tout juste réhabilité qui vient de passer six mois au bureau de pédagogie infantile. Est-ce parce qu’elle écrit des poèmes sur son téléphone ? Ou s’agit-il, plus sournoisement, de la pousser à l’échec pour mieux s’en débarrasser ? Malgré l’urgence, l’affaire piétine atrocement. Mais c’est sans compter sur l’intuition, l’insubordination et l’audace de Vanda, qui mettra un point d’honneur à résoudre cette enquête bien peu ordinaire. Aux côtés de cette jeune femme solitaire refusant d’épouser le système, Elena Alexieva nous emmène à la rencontre de personnages étonnants dans un pays qui souffre encore de certains stigmates du passé. La romancière n’oublie pas pour autant d’évoquer les problèmes liés à la condition d’écrivain. Car Le Prix Nobel est aussi (et surtout) une affaire de littérature.

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