Littérature étrangère

Itamar Orlev

Voyou

photo libraire

Chronique de Christophe Gilquin

Librairie L'Atelier (Paris)

Le soir, ils guettaient son retour. Ils craignaient que la porte s’ouvre et que pleuvent les coups. Parfois, ils pouvaient attendre des jours, des semaines même, avant qu’il ne réapparaisse. Las de cette existence, ils avaient fini par le fuir et émigrer en Israël, afin de le tenir à distance et tenter de l’oublier. Vingt ans plus tard, alors que sa propre vie familiale se délite, Tadek se remémore ce père charismatique, alcoolique et violent qui a marqué son enfance et celle de ses frère et sœurs. Quand il apprend que ce dernier croupit dans un hospice à Varsovie, il décide malgré tout de lui rendre visite. Ainsi Itamar Orlev scelle les retrouvailles de Tadek et de cet homme qui, en dépit des années, n’a rien perdu de sa hargne. Entre souvenirs et révélations, il nous raconte l’étonnante semaine qu’ils vont passer ensemble sur les traces de leur passé. Premier roman remarquable et bouleversant, Voyou devrait permettre à son auteur de s’affirmer comme l’une des révélations étrangères de cette rentrée.

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