Entre les méandres du passé et la difficulté à vivre le présent, le narrateur tente de retrouver quelqu’un… ou peut-être essaie-t-il simplement de se trouver lui-même ? Arnaud Cathrine descend dans les abysses de la mémoire.

Un écrivain prénommé Aurélien se voit confier une mission par ses parents installés dans le Sud de la France et par son frère alors en plein tournage de son prochain film. Il doit aller en Normandie, à Villerville précisément, pour procéder à la mise en vente de la maison dans laquelle il a grandi et dont ses parents veulent se séparer. Son retour sur les lieux de son enfance ne se fait pas sans soulever une vague de souvenirs qu’Aurélien avait depuis longtemps mis de côté pour aller faire ses études, puis travailler à Paris. Le héros doit faire face à son passé. Surtout, ce retour en Normandie le pousse à assumer une réalité dont il avait choisi de s’éloigner. Sans aucune échappatoire. Aurélien éprouve d’indicibles difficultés à se regarder en face et à faire le deuil d’une histoire d’amour qu’il a fichu en l’air sous prétexte que, à l’époque, il ne voulait pas avoir d’enfant. Aujourd’hui, pourtant, il considère comme son enfant la fille que son ancienne compagne a eue après leur séparation. Ainsi, empreint de doutes et de contradictions, Aurélien ne cesse de s’affliger sur ses mauvaises relations familiales et déterre les fantômes du passé. C’est alors qu’il découvre qu’un de ses amis d’enfance est mort, ce qui va le bouleverser encore davantage en le plongeant dans une sévère dépression. Arnaud Cathrine écrit-il un texte autobiographique ? C’est la question que ne cesse de se poser le lecteur au long de sa lecture… On se demande si Aurélien n’est pas le double patibulaire de l’auteur, écrivain en pleine ascension et au tournant de sa carrière. Je ne retrouve personne est un roman captivant et touchant à la fois. Le lecteur se sent impuissant devant l’incapacité du personnage à être heureux et à faire table rase du passé. Un roman où pointe la compassion.