Polar

Zygmunt Miloszewski

Inavouable

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photo libraire

Chronique de Nadège Rousseau

Librairie Passages (Lyon)

Finie, la série du procureur Teodor Szacki ! Mais Zygmunt Miloszewski a plus d’un tour dans son sac ! Et il revient avec un roman d’aventures mené tambour battant, un thriller qui nous embarque dans un gigantesque jeu du chat et de la souris. Mais qui est le chat, qui la souris ?

Au menu de cette intrigue : un tableau de Raphaël dont la trace a été perdue à la fin de la Seconde Guerre mondiale dans les montagnes polonaises ; un quatuor « d’experts » réuni par le gouvernement pour remettre la main sur le trésor ; un tueur à gages engagé pour les en empêcher. Une première question se pose : pourquoi le gouvernement a-t-il embauché des personnages plus ou moins louches pour cette mission ? C’est vrai, il faut l’avouer, tous ne sont pas qualifiés pour ce genre de boulot. D’un côté, le Dr Sofia Lorentz mène l’équipe : elle dirige le Département de recouvrement de biens culturels, certes, mais elle a peu d’expérience sur le terrain. Et de l’autre : un marchand d’art (au passé trouble), une cambrioleuse (très bien connue des services de police) et un agent secret (qui ferait pâlir d’envie Jason Bourne). Alors, inévitablement, on se demande : que cache l’histoire de ce tableau ? Qu’est-ce qui est inavouable ? Qui veut empêcher la restitution du Raphaël ? Avec un rythme plus que soutenu, Miloszewski nous entraîne dans une intrigue mêlant espionnage, terrorisme, vengeance, secrets d’État. Un polar mené d’une main de maître, dans une Pologne toujours en proie à ses démons. Car comme dans ses romans précédents, Miloszewski fait remonter à la surface le passé brumeux de son pays. Ici, il s’attaque aux vols d’œuvres d’art par les Nazis. Qui était impliqué ? Qui les a fait sortir de Pologne ? Et aujourd’hui, jusqu’où le gouvernement ira-t-il pour les récupérer ? À cent à l’heure, le roman se déroule et l’action se resserre en un étau implacable. Avec des scènes dignes de James Bond, l’auteur joue avec les codes du roman d’aventures, les détourne. Il multiplie les références et les clins d’œil, faisant du lecteur son complice. Un bonheur !