Beaux livres
Quand l’art vient sublimer les mots
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Sylvain Tesson
Sur les chemins noirs
Illustrateur(s) : François Schuiten
Gallimard
16/10/2025
164 pages, 35 €
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Dossier de
Chloé Dolain
Librairie Coiffard (Nantes) - ❤ Lu et conseillé par 15 libraire(s)
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Akira Mizubayashi
Âme brisée
Gallimard
11/09/2025
218 pages, 29 €
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Dossier de
Chloé Dolain
Librairie Coiffard (Nantes) - ❤ Lu et conseillé par 33 libraire(s)
✒ Chloé Dolain
(Librairie Coiffard Nantes)
En cette fin d’année riche en belles éditions à déposer au pied du sapin, Gallimard nous offre deux très belles versions illustrées de deux grands textes publiés ces dernières années. L’occasion de découvrir ou redécouvrir la poésie des mots d’Akira Mizubayashi et de Sylvain Tesson, agrémentés de somptueuses illustrations.
Sylvain Tesson nous réinvite sur ses Chemins noirs, parsemés cette fois des dessins inédits en noir et blanc de Thomas Schuiten, qui nous conduisent véritablement des ténèbres à la lumière ! Et quelle lumière dans la dernière illustration ! Après une chute qui le paralyse partiellement, Sylvain Tesson abandonne ses rêves de grandeur et de voyages lointains pour arpenter la France et ses chemins de campagne, de la frontière italienne jusque dans le Cotentin, routes qui lui étaient jusqu’alors inconnues. Ce périple s’apparente à une rééducation et rédemption par la marche, à la découverte de villages reculés et d’endroits insoupçonnés. Et pour nous, c’est une invitation au voyage, renforcée par le caractère fantasmagorique et hypnotique des illustrations de François Schuiten. Akira Mizubayashi nous raconte quant à lui l’histoire de Rei, jeune garçon qui va tenter de devenir l’un des plus grands luthiers de sa génération afin de réparer le violon de son père Yu. Ce violon est le seul objet qu’il garde de lui après son arrestation par un garde de l’armée lors d’une répétition avec trois violonistes chinois en 1938, à Tokyo. Le violon a été piétiné et massacré, son âme en est brisée. Rei se sent alors investi d’une mission : réparer le violon coûte que coûte et ainsi honorer la mémoire de son père. Ce merveilleux roman autour de la transmission était déjà habité par une poésie folle ; il l’est encore davantage émaillé de peintures et d’œuvres du XXe siècle célébrant le violon et la musique, les âmes véritables de ce texte. On y retrouve notamment Paul Klee, Vassily Kandinsky, Henri Matisse ou encore Georges Braque au travers d’œuvres plus ou moins connues que l’on a grand plaisir à découvrir au fil de la lecture, en pleines pages et tout au long des différents chapitres. Ces peintures d’influences diverses apportent une couleur et une lumière à ce texte, rehaussant toute l’émotion dont il débordait déjà. À la beauté et la poésie des mots s’ajoute donc celle des images : ces éditions particulièrement soignées constitueront de très beaux cadeaux de Noël, originaux et soignés.