Polar

J.P. Smith

Noyade

illustration

Chronique de Ophélie Drezet

Librairie La Maison jaune (Neuville-sur-Saône)

Un roman noir anxiogène où le passé ressurgit avec une violence inouïe et entraîne tout le monde dans son cyclone, même les innocents ! À lire pour ne pas dormir la nuit !

 

Joey, 8 ans, est un enfant unique issu de parents fortunés faisant partie de la bourgeoisie américaine. Comme leurs disputes récurrentes le rendent malheureux, ses parents décident de lui faire passer des vacances dans une colonie, à la rencontre d’autres enfants. Seul et renfermé, Joey va plutôt rencontrer Alex, un moniteur de natation peu scrupuleux qui, au lieu de faire attention à l’aquaphobie du petit garçon, va le déposer sur un ponton au milieu du lac pour le pousser à revenir à la nage. Alex le laisse là, seul, et l’oublie. Le lendemain, Joey a disparu. Malgré les recherches minutieuses de la police, les battues, les hélicoptères, aucune trace, vivante ou morte, du petit garçon. À partir de là, le récit s’emballe pour laisser place à un suspense et une angoisse insoutenables. Vingt ans après cet événement, Alex est devenu un brillant agent immobilier et a relégué cette anicroche au fond de sa mémoire. Il est entouré d’une femme affectueuse et d’enfants qu’il aime. Sa réputation est faite dans tout New York et plus loin encore. Puis, un jour, un événement troublant vient perturber son brillant quotidien. Puis un deuxième, puis un troisième, tous resserrant l’étau autour de lui et de sa culpabilité remontée à la surface. Se pourrait-il seulement que Joey soit revenu pour le punir ? Ce polar, classique dans sa forme, nous entraîne dans les moments d’angoisse et de désarroi d’Alex. Bien que ce personnage soit on ne peut plus odieux, le lecteur ne peut s’empêcher d’imaginer l’horreur que lui et sa famille éprouvent. Bien sûr, tout tient sur le dénouement et, bien entendu, ce n’est pas celui auquel le lecteur pensait. J. P. Smith manie habilement les terreurs, les tourments de ses personnages et chaque nouveau drame apporte un coup de massue à nos suppositions !