Littérature française
Fabrice Caro
Les Derniers Jours de l'apesanteur

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Fabrice Caro
Les Derniers Jours de l'apesanteur
Gallimard
08/02/2026
20 €
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Chronique de
Arnaud Bresson
Librairie Sauramps Comédie (Montpellier) - ❤ Lu et conseillé par 17 libraire(s)

✒ Arnaud Bresson
(Librairie Sauramps Comédie, Montpellier)
La plongée dans l’année cruciale de terminale, à l'orée des années 1990 : voilà ce que nous propose Fabrice Caro dans ce nouveau roman empreint de nostalgie, tendre, drôle et toujours juste dans la description d’un quotidien banal.
Daniel est probablement l’adolescent qu’auraient pu être tous les non héros qui peuplent l'œuvre littéraire de Fabrice Caro. Pour les lecteurs assidus de l'auteur héraultais, c'est ici que réside toute la saveur de ce nouvel opus. Daniel vit sa dernière année d'apesanteur avant d'être parachuté dans le monde des adultes. Et il a un énorme dilemme : doit-il oui ou non donner des cours de soutien de maths à une collégienne de la classe de son frère alors qu'il a le bac à passer en fin d'année ? Le suspense sera de courte durée car, dans la vie de Daniel, un cruel dilemme en chasse un autre. Il doit aussi essayer de renouer avec son grand amour du début de l'année, Cathy Mourier, qui, pour une raison incompréhensible, s'est entichée de Gilles Rouquet. Mais aussi se faire inviter aux fêtes forcément incontournables qui vont ponctuer cette fin d'année scolaire. Comment par ailleurs résister aux sollicitations de madame Rigaux, la mère de la collégienne ? Voilà certains des enjeux primordiaux des semaines qui précèdent l'échéance suprême du baccalauréat. Bref, cet adolescent discret, ni l’élève le plus hype du lycée, ni le plus anonyme, est un gars normal, avec des préoccupations qui lui semblent essentielles dans son esprit. Il peut aussi se montrer coupable de petites lâchetés et acteur de victoires minimes mais ô combien importantes. Ce fameux Daniel pourrait bien être Adrien, personnage principal du Discours, ou encore Alan de Samouraï, voire Boris de Journal d'un scénario ou encore Cyril de Fort Alamo. Car oui, lire du Fabrice Caro, c'est retrouver une famille, avec ses joies, ses déceptions, ses incompréhensions, ses membres préférés, le plaisir d'écouter les histoires du cousin et de l'oncle un peu gênants en fin de repas. C'est surtout l'environnement nécessaire qui permet de nous construire et d'évoluer comme être humain. Et ça, ce n'est pas rien.