Essais

Fatima Ouassak

Rue du passage

photo libraire

Chronique de Clara Liparelli

Librairie du Channel (Calais)

Après La Puissance des mères et Pour une écologie pirate (La Découverte), la politologue et essayiste Fatima Ouassak fait une pause dans son triptyque politique pour nous livrer un récit habité sur la classe ouvrière immigrée. Presque sous la forme d’un conte, elle nous invite, le temps d’un livre, à découvrir la communauté d’habitants de la rue du Passage et à changer de regard sur toute une génération de travailleurs. Le voyage se fait à travers les yeux de Salima, petite fille de 6 ans au début des années 1980, qui nous fera successivement rencontrer le passeur de cassettes, la doseuse d’épices ou encore le Père Noël à la chaîne. Autant de personnages piliers de la communauté, par qui les savoirs se transmettent, la solidarité s’organise et le lien entre ici et là-bas perdure. On retient de ces portraits la joie, l’amour, la célébration des gestes et la place unique et inaliénable de chacun et chacune pour l’équilibre du collectif. Un texte comme aucun autre, qui porte un regard ré-enchanteur, presque magique, sur toute une population issue de l’immigration, émancipée et fière, que l’obscurantisme politique ne cesse de vouloir diaboliser.

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