Littérature étrangère
Davide Coppo
Du mauvais côté

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Davide Coppo
Du mauvais côté
Traduit de l'italien par Samuel Sfez
Calmann-Lévy
30/04/2025
280 pages, 21,50 €
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Chronique de
Christophe Duparloir
Librairie Du côté de Bellême (Bellême) -
❤ Lu et conseillé par
2 libraire(s)
- Laurence Behocaray de I.U.T. Carrières sociales, Université (Tours)
- Marc Rauscher de Majuscule-Birmann (Thonon-les-Bains)
✒ Christophe Duparloir
(Librairie Du côté de Bellême, Bellême)
Du mauvais côté, premier roman de l’auteur italien Davide Coppo, est un roman existentialiste. Pour mieux exister, Ettore, le protagoniste, lutte contre un monde qui lui est étranger, parfois même hostile.
Ettore est issu d’une bonne famille. Cette dernière quitte la banlieue milanaise pour gagner le centre-ville. À son arrivée à Beccaria, lycée prestigieux milanais, Ettore n’y trouve pas sa place, il est un peu perdu. Pour lui, grandir signifie pourtant chercher une place dans le monde. Autour de lui, les lycéens y sont bien plus émancipés, animés d’une grande confiance. Ils ont déjà le pouvoir, celui de l’argent et des privilèges qu’il leur confère. Tous jouent de leur charisme pour gagner en présence incontournable. Discret, Ettore attire néanmoins l’attention de Giulio. À ses yeux, Ettore est un grand naïf, vulnérable. Pour exister, il marche dans les pas de Giulio qui se révèle un jeune néofasciste. Ettore intègre la Fédération, l’organisation à laquelle se rattache le mouvement. Aux côtés de Giulio, Ettore gagne indubitablement en visibilité. À la question « Pourquoi devient-on fasciste à l’adolescence ? », Ettore répond : « Cela ne fonctionne pas comme l’amour, ni comme la foi. Cela n’a pas non plus été le résultat d’une crise idéologique. Il s’agissait d’une question d’esthétique et beaucoup d’identité ». Son existence se nourrit ainsi du sentiment excitant d’être différent et détesté parce qu’il est du mauvais côté. Giulio est un membre actif, tacticien, il garde toujours son sang-froid. De son côté, Ettore s’immerge sans défense, sans intellect, dans l’éducation culturelle d’un néofasciste. Même si tout l’effraie inexorablement. Ce qui anime Ettore reste flou. L’écrivain Davide Coppo joue de l'inexpérience d'Ettore et des contours de son engagement. Ettore devient un fasciste parce qu’il trouve quelque chose de pur dans le droit d’adhérer. Il nous invite à s’asseoir à côté de lui pour mieux l’écouter. Il reste malgré tout un aristocrate de l’esprit et libre d’être.