Polar

Heinrich Steinfest

Le Poil de la bête

Chronique de Isabelle Theillet

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Depuis la découverte de Requins d’eau douce (Carnets Nord, 2011), difficile de ne pas se plonger dans l’univers noir de cet extravagant Autrichien ! Son roman commence une fois encore à Vienne, ville qu’il affectionne particulièrement, au moment où une femme blonde bon chic bon genre, toujours accompagnée de son fils handicapé de 14 ans, décide de devenir tueuse à gages pour arrondir ses fins de mois. Le lecteur découvre des personnages plus fantasques les uns que les autres (notamment le détective privé Cheng, Chinois viennois et manchot, et son vieux chien Oreillard), de nombreux cadavres, mais aussi le pouvoir mystérieux de la première Eau de Cologne 4711. Tout le charme de Steinfest réside dans son sens de la formule – qui agacera peut-être certains. Au risque de nous perdre dans les méandres de son intrigue, il s’amuse sans arrêt à nous secouer les neurones et nous révéler les êtres et les choses sous un angle anticonformiste très revigorant. Un pur bonheur de lecture !

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