Essais

Céline Cousteau

Le Monde après mon grand-père

illustration

Chronique de Christelle Chandanson

Librairie Elkar (Bayonne)

Depuis des années, l’alarme retentit, la nature souffre, les océans souffrent, la planète souffre. La crise sanitaire actuelle ne cesse de le souligner, il y a urgence. Trois visages portent ce message en cette rentrée, tous d’une manière différente, pour nous encourager à agir. Maintenant.

Dans son enquête scientifique, Océan plastique, Nelly Pons retrace les efforts et les recherches menées sur une catastrophe à venir : la pollution par le plastique du cycle de l’eau. Souvent nommés septième continent, les océans connaissent des zones où se cumulent des déchets plastiques. Ce vortex est multiple et au-delà des déchets visibles, c’est ce qui est invisible qui frappe les océans d’une pollution certaine et, par extension, l’intégralité du cycle de l’eau. Au-delà du constat sans appel, Océan plastique propose un tour d’horizon des différentes initiatives engagées pour la préservation de l’eau. Les entretiens avec des spécialistes et des scientifiques renforcent ses propos et nous emmènent vers des propositions d’action qui ne nous lâcheront pas. Ce militantisme environnemental et biologique se retrouve dans deux plaidoyers écrits avec le cœur et la plume. C’est par le cri d’Urgence ! Il faut sauver les océans que Paul Watson lance son appel à mobilisation. Le militant et activiste de Sea Shepherd porte un regard bienveillant et lucide sur la capacité de résilience de la mer. Inévitablement, c’est l’homme qui disparaîtra. La vie, elle, perdurera. En luttant contre les braconniers, depuis plus de quarante ans, en défendant la vie marine et les écosystèmes marins, de manière virulente mais non-violente, il a fait de sa vie un acte militant. Aujourd’hui, loin de baisser les bras, il « s’engage à trouver des solutions impossibles aux obstacles qui semblent impossibles à surmonter ». Différemment, dans Le Monde après mon grand-père, Céline Cousteau glisse entre ses souvenirs avec le grand Jacques-Yves Cousteau et son destin à elle, fervent défenseur des peuples d’Amazonie. Ayant vécu, enfant, des moments exceptionnels lors des expéditions à bord du Calypso, elle raconte ses expériences uniques au contact de la nature, de l’océan, mais aussi avec les membres de l’équipage et sa famille. Ces deux histoires personnelles portent un message commun d’interconnexion entre tout ce qui est sur Terre. Cette approche biocentrique est au cœur de la vision de Céline Cousteau et Paul Watson. Sans pour autant s’illusionner sur leurs comportements, car difficile d’être exemplaire quand on est militant international, « Greta Thunberg (…) est une sainte, et j’admets ne pas en être un » (P Watson), ces manifestes nous encouragent à abandonner les concepts anthropocentriques. En rejoignant le monde naturel, notre comportement et notre vie changera. Alors, la Terre nous sauvera.

Les autres chroniques du libraire