Littérature étrangère

Teju Cole

Open city

Chronique de Guillaume Le Douarin

Librairie L'Écume des pages (Paris)

À la fois livre d’érudition et texte très personnel, Open City nous plonge au cœur de New York. Comme le soldat, Teju Cole pourrait faire siens les mots de Ramuz : « Marche depuis longtemps déjà. A marché, a beaucoup marché ». L’auteur, nigérien d’origine, est un marcheur. Ses déambulations nocturnes ont commencé en automne, écrit-il, elles constituaient une sorte de mise à distance, une manière de s’extraire de son activité diurne de thérapeute. Ses errances sont ensuite devenues prétextes à évoquer la ville et son histoire, ses luttes, ses déchirures. Mais il s’agit surtout pour Teju Cole de reconstituer une histoire plus personnelle liée à son pays d’origine. Ce texte original tire sa force de l’évocation distanciée du rapport à la ville. Le narrateur n’est jamais aussi passionné par New York que quand il la quitte, et jamais aussi proche de son « moi » que dans cette ville, parmi d’autres immigrés. Peut-être la magie de New York opère-t-elle dans cette relation particulière qui se noue entre les milliers de déracinés qu’elle accueille.

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