Millénium, t. 8

Après la trilogie originale de Stieg Larsson et celle de David Lagercrantz, Karin Smirnoff nous propose un nouvel opus qui poursuit l'aventure entamée dans La Fille dans les serres de l'aigle. On y retrouve un Michael Blomkvist affaibli après la faillite de son journal Millénium et une Lisbeth Salander plus tourmentée que jamais depuis la découverte de sa nièce Savla, fille de son demi-frère. Et c'est justement autour de Svala, ado de 13 ans, que tourne ce nouveau récit. Cette jeune fille aux dons peu communs (génie des nombres, insensible à la douleur) est la cible d'un odieux personnage à la recherche d'un disque dur rempli de bitcoins dont elle serait susceptible d'avoir le mot de passe. Sorte de mini-Lisbeth, elle insuffle un vent de fraîcheur dans la saga grâce à son fort caractère et son sens de la répartie. Si le style de Larsson était très documentaire avec une enquête réaliste et très politique, si celui de Lagercrantz avait des airs de film hollywoodien, celui de Karin Smirnoff est plus intimiste, plus ancré dans la psychologie des personnages, notamment avec les états d'âme de Lisbeth dont on découvre les failles intimes. L'intrigue s'est déplacée de Stockholm vers les régions sauvages du Nord de la Suède où le peuple sami élève les rennes et où les terres sont riches en éléments naturels fortement convoités par des hommes d'affaires peu scrupuleux. L'intrigue, découpée en chapitres courts et nerveux, est axée sur l'envers du décor des énergies dites propres. Elle fait la part belle aux relations familiales et à l'importance des racines. On attendra avec impatience la fin de cette trilogie animée par des héros qui sont comme de vieilles connaissances qu'on a plaisir à retrouver après une longue séparation.