Les cosmonautes ne font que passer

Fascinée par Iouri Gagarine, qu’elle découvre sur une mosaïque puis dans un film projeté par son grand-père, une Bulgare de 7 ans décide de devenir cosmonaute. Dès lors, elle met tout en œuvre pour parvenir à réaliser son rêve, malgré la désapprobation de ses parents. Adepte de « l’énumération des phénomènes de la vie », qui l’aide à saisir le sens des événements, elle porte un regard intéressé sur les bouleversements historiques, changeant plusieurs fois d’idole à mesure que son pays se débarrasse du communisme soviétique qui avait jusqu’ici rythmé la vie familiale et façonné normes, comportements et idées. Le ton de cet étonnant premier roman est à l’image de son personnage principal : d’une ironie mordante, original et décalé. Dans ce livre drôle et touchant, Elitza Gueorguieva rend un magnifique hommage à la dissidence, qu’elle soit de nature politique (incarnée par le grand-père, « vrai communiste » resté fidèle à ses idéaux malgré la transition démocratique) ou culturelle.