Sophie de Baere livre un très bel et poignant hommage à toutes celles et ceux qui se disent, un jour, qu’ils sont peut-être passés à côté de leur vie.

Paul est un homme heureux. Il vient d’épouser Ana, dans la joie et l’allégresse, entouré de leur famille respective et des amis communs. Après la cérémonie, Ana fait entrer en scène les invités surprises qu’elle a rassemblés en l’honneur de son mari. En effet, à force de recherches, elle a fini par retrouver les copains d’enfance de Paul, qu’elle a conviés à l’apéritif. Parmi eux, son époux reconnaît instantanément Joseph. Il suffit alors d’un seul regard pour que les souvenirs refassent surface et que son cœur rate un battement. L’été 1983 ressurgit soudain et, avec lui, la force de l’amour et la violence du renoncement. Car Ana l’ignore mais, en silence et en secret, Paul et Joseph se sont follement aimés et, en dépit du temps qui a passé, des chemins qui se sont séparés et des vies qui se sont créées dans l’éloignement, aucun n’a véritablement réussi à oublier l’autre. Si Paul est bien décidé à honorer ses engagements de jeune marié, pourra-t-il, pour autant, faire table rase du passé et rester sourd face aux élans du cœur ? En ce début d’année, Sophie de Baere nous offre un magnifique roman d’une sensibilité folle. Elle nous parle de corps qui se cherchent et se trouvent, de cœurs qui se déchirent et se perdent, du regard des autres et du poids du jugement, de la complexité des liens familiaux et de la difficulté d’aimer simplement. Elle nous parle de renoncement et d’espoir, de haine et d’amour, de ce qui a été, de ce qui est et de ce qui pourrait être. C’est beau, tout simplement. Et très touchant, forcément.