Littérature française

Myriam Chirousse

Le Sanglier

photo libraire

Chronique de Cécile Coulette

Librairie Rive gauche (Lyon)

Nous sommes samedi. Comme tous les samedis, Carole et Christian vont faire leurs courses hebdomadaires. Il leur faut pour se faire utiliser leur voiture afin de se rendre dans la zone commerciale située à plusieurs dizaines de kilomètres de là. La voiture devient alors le décor de l’huis clos qui se joue sous nos yeux. Christian prend place derrière le volant, Carole s’installe à sa droite. Et nous, lecteurs, devenons sans y prendre garde pris au piège par les mots de Myriam Chirousse, passagers clandestins coincés sur la banquette arrière. Nous les observons, nous scrutons le moindre de leurs faits et gestes, guettant les réactions… Car entre ces deux-là, chaque mot risque à tout moment de déclencher l’incendie. Et nous, lecteurs, sommes prêts. Nous n’attendons même que cela. Que le tonnerre éclate, que la foudre s’abatte. Nous sommes samedi, une journée ordinaire dans la vie d’un couple ordinaire et Carole vient à peine d’ouvrir un œil. Il est six heures trente-deux. La journée ne fait que commencer.

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