Polar

Gilles Schlesser

La Mort n’a pas d’amis

photo libraire

Chronique de Patrick De Sinety

Pigiste ()

Le dément qui écume les nuits parisiennes de l’hiver 1925 en laissant dans son sillage des cadavres porteurs de messages à la poésie bizarre, semble avoir pris au mot l’un des aspects, il est vrai excitant, du programme exposé par André Breton dans un numéro de La Révolution surréaliste : « L’acte surréaliste le plus simple consiste, revolvers aux poings, à descendre dans la rue et à tirer […] dans la foule. » Le mode opératoire adopté par le tueur est cependant moins subversif que ce à quoi Breton invite sans ambages, en appelant à flinguer à tout va et en plein jour, histoire de précipiter le règne de la révolution en créant terreur et chaos. Même si le tueur agit dans l’ombre, Paris n’en est pas moins sous le choc, accentuant la pression qui pèse sur le commissaire Gardel, assisté dans son enquête par une journaliste du Petit Journal. En plus d’être franchement originale, l’intrigue imaginée par Gilles Schlesser au cœur du Paris des Années folles et des milieux surréalistes est bien troussée. Elle est en outre remarquablement documentée.

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