Jumeau jumelle est de ces textes qui vous laisseront une trace. Ce récit, édité par La Peuplade, nous fait traverser avec son autrice un espace liminaire entre la vie et la mort, la fraternité et la solitude, la santé et la maladie. Grande plume québécoise, l’autrice dont l’œuvre protéiforme continue de nous surprendre, dissèque à nouveau nos pensées complexes et intimes tout en poursuivant le travail entamé dans son précédent récit Je ne sais pas penser ma mort. Elle nous livre un texte dégraissé, économe en mots, sur la perte, le deuil, la dépossession et se délivre ainsi d’un fantôme trop lourd à supporter. Le parallèle avec le geste d’écriture et de l’accouchement d’une œuvre est tout simplement beau, d’un lyrisme sobre et juste. L’expérience de lecteur est courte et puissante comme un séisme, face à ce récit qui nous décrit une catastrophe naturelle. Un livre essentiel, à mettre entre toutes les mains de ceux qui veulent une claque littéraire.